Santé Publique et Prévention
Juliana ANTERO 2018
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Juliana ANTERO 2018 PDF-2.82 MB
European Journal of Epidemiology
Juliana Antero-Jacquemin, Maja Pohar-Perme, Grégoire Rey, Jean-François Toussaint, Aurélien Latouche
Objectifs : Quantifier les années de vie sauvées des maladies cardiovasculaires (MCV), du cancer et des décès globaux chez les athlètes d'élite en fonction de leur principal type d'effort physiologique réalisé aux Jeux Olympiques.
Méthode : Tous les athlètes français participant aux Jeux de 1912 à 2012, avec statut vital validé et cause de décès (si concernée) identifiée par les registres nationaux ont été inclus (n = 2814, 455 morts) et classés selon 6 groupes d'effort: PUISSANCE ( effort continu <45 s); INTERMÉDIAIRE (45 s ≤ effort continu <600 s); ENDURANCE (effort continu ≥ 600 s); POLYVALENT (participant à différentes épreuves entrant dans différentes classifications), INTERMITTENT (effort intermittent, c'est-à-dire sports d'équipe); PRECISION (ciblage des événements). La méthode théorique des années perdues a été adaptée pour calculer les gains de longévité (années économisées) en fonction des risques spécifiques sous le modèle des risques concurrents et a été implémentée dans le logiciel R.
Résultat : Compte tenu des décès globaux, tous les groupes ont eu une augmentation significative moyenne de 6,5 années de vie (IC à 95% 5,8-7,2) par rapport à la population générale. Cet avantage de longévité s'explique principalement par un risque plus faible de cancer qui, isolé, a contribué à sauver de manière significative 2,3 années de vie (IC à 95% 1,2-1,9) en moyenne dans chaque groupe. Le risque de mortalité par MCV dans les groupes ENDURANCE et PRECISION n'est pas significativement différent de celui de la population générale. Les autres groupes ont une augmentation significative moyenne de 1,6 année de vie (IC à 95% 1,2-1,9) de décès par MCV. Les avantages de longévité chez les athlètes d'élite sont associés au type d'effort effectué au cours de leur carrière, principalement en raison des différences sur le risque de maladie cardiovasculaire de décès.